Comment se débarrasser du fumier de cheval ?

Quoi faire du fumier ? Où jeter du fumier de cheval ? Cette question est souvent posée sur des forums ou autres supports qui abordent le thème de la gestion de fumier, en particulier le fumier de cheval ! Le crottin de cheval, comme toute déjection animale est considérée comme un effluent dont il faut se débarrasser. Au contraire, en tant que lombriculteur avec 25 ans d’expérience, je ne vois pas le fumier comme un déchet, mais comme une matière première à fort potentiel. Je vous explique pourquoi.

Personnellement, je parle plutôt de revalorisation : quand on passe d’un état fumier à lombricompost, on change de matière et il y a une réelle plus-value.

Le problème, c’est que le fumier peut être considéré comme un déchet et entraîner des problèmes administratifs et juridiques. C’est le cas des centres équestres qui en produisent de grandes quantités.

J’ai rencontré des gérants de centres équestres qui ont dû payer de lourdes amendes pour avoir stocké trop longtemps de grosse quantité de fumier.

J’ai aussi pu constater que les clubs hippiques payaient des sommes assez considérables pour faire évacuer le fumier, de 400 à 600 euros par mois pour la location de benne et son évacuation ! Soit plus de 5 000 € par an en moyenne sacrifiés à l’enlèvement du fumier équin !

Certains centres s’arrangent avec un agriculteur voisin pour l’enlèvement, mais ce genre d’arrangement est parfois remis en question et le problème demeure.

Quelle solution de lombricompostage pour valoriser les fumiers ?

J’ai donc travaillé dans l’optique de rendre les centres équestres autonomes dans leur gestion de fumier en leur faisant installer des petites plates-formes de lombricompostage.

Il m’a fallu pas mal d’essais et de tests pour obtenir des résultats concluants. Et, j’ai réussi ! Mon travail a d’ailleurs été récompensé par le trophée coup de cœur du développement durable et le trophée de l’innovation au Salon Du Cheval de Paris en 2010 (voir l’article dans le magazine Cheval Pratique).

Comment je procède ? Pour chaque centre équestre qui souhaite installer un espace de lombricompostage, je commence par évaluer la situation, car chaque club gère un peu à sa manière !

Dans la phase d’étude, je m’appuie sur des chiffres du pôle compétitivité de la filière équine, avec lequel j’ai eu plusieurs échanges. Je pose aussi beaucoup de questions sur les spécificités du centre équestre dans lequel j’interviens, car les chaque critère a son importance :

  • Quantité de chevaux et poneys sur le centre ?
  • Quantité de fumier par cheval ?
  • Paille ou copeau ?
  • Fréquence de nettoyage des box ? Quotidien ou hebdomadaire ?
  • Box ou paddock ?
  • Températures ? Amplitudes hiver/été ?
  • Espace disponible ?
  • Eau disponible ?

Tous ces paramètres influent sur le process de lombricompostage, et il m’a fallu du temps pour optimiser les installations de lombricompostage et obtenir les meilleurs résultats possibles.

Globalement, on a une réduction de volume de fumier de l’ordre de 70 %, ce qui est considérable !

Si le fumier et traité directement dans un processus de transformation, légalement, on ne parle plus de stockage de fumier, donc on peut éviter d’investir dans une fumiére (avec les coûts, les contraintes et les nuisances que cela implique) !

À l’issue du processus de lombricompostage, on obtient un lombricompost qui ne sent pas, qui ne fermente pas, avec une forte valeur ajoutée agronomique et économique !

Le lombricompostage présente un intérêt financier méconnu

Le prix du lombricompost se situe sur le marché à environ 450 euros la tonne en big bag environ ! En sac, on arrive à du 1 € le kilo de compost !

Sachant que trois tonnes de fumier donnent une tonne de lombricompost, vous comprendrez pourquoi je parle d’or noir ! Quand on arrive à éliminer une dépense annuelle pour la remplacer par une recette, j’appelle cela de la revalorisation.

J’ai travaillé avec des centres équestres qui communiquaient bien sur le sujet, et qui faisaient de la vente directe de lombricompost aux clients du centre.

Rentabilité de la lombriculture : un exemple concret

Je vais vous donner une illustration des bénéfices concrets offerts par le lombricompostage pour un centre équestre. Prenons l’exemple de Monsieur X, gérant d’un centre équestre :

  • Centre équestre de 20 chevaux avec 200 tonnes de fumier annuelles ;
  • Perte de fumier en paddock et une prairie en épandage ;

Il traite 50 % du fumier bien chargé, il a donc 100 tonnes en transformation. Compte tenu des températures, il a une récolte par an et il récupère approximativement 30 tonnes de lombricompost par an.

Monsieur X ne veut pas s’embêter à vendre ni en big bag, ni en sacs, donc il vend en vrac à un agriculteur voisin en maraîchage. Ils ont un accord chaque année : l’agriculteur prend un camion de lombricompost à un tarif négocié de 200 € par tonne. Le camion prend 25 tonnes chaque année, soit une recette annuelle de 5000 euros avec un minimum d’efforts.

Ce genre d’arrangement gagnant-gagnant est assez fréquent, le centre équestre ayant souvent d’autres préoccupations que la commercialisation du produit fini.

Il est également intéressant, en utilisation directe, de répandre le lombricompost dans les prairies : on obtient un sol plus fertile et plus productif !

En conclusion, si le centre équestre a un peu de place par-ci par-là, il a tout intérêt à mettre en place un processus de lombricompostage !

Vous avez encore des questions, vous souhaitez installer un lombricompostage dans votre centre équestre ? Prenez contact avec moi pour en discuter.

Thomas Fiaschi

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